Versées au salarié ayant été privé involontairement de son emploi, les allocations chômage (droits à l'ARE) sont accordées au demandeur qui respecte plusieurs conditions. Si ces éléments sont respectés, France Travail procède à un calcul précis en prenant en compte le montant le plus favorable pour le salarié. Une explication de cette méthode de calcul est nécessaire.
Le présent article est à jour de la dernière réforme sur l'assurance chômage au 1er avril 2025.
Comment toucher le chômage en 2025 ?
Conditions du chômage
Il sera nécessaire de respecter différentes conditions pour toucher le chômage en 2025. Le bénéficiaire devra notamment respecter les conditions suivantes, à savoir :
- Être apte physiquement à l’exercice d’un poste de travail ;
- Résider sur le territoire métropolitain (Pour rappel, ce territoire comprend aussi les lieux suivants : Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre et Miquelon) ;
- Ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite ;
- Ne pas justifier de la durée d’assurance pour obtenir l’ouverture des droits à la pension retraite à taux plein ;
- Ne pas avoir fait liquider sa pension retraite ;
- Être inscrit à France Travail ou accomplir une formation liée au PPAE (Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi) ;
- Avoir travaillé a minima 130 jours ou 910 heures, ce qui correspond à 6 mois dans les 24 derniers mois à la date du dernier jour de travail ou 36 mois, si le salarié a au moins 55 ans.
Droits au chômage
Lorsqu’une personne souhaite formuler une demande d'ARE, cette dernière doit obligatoirement avoir été privée de son emploi.
Ainsi, en plus des conditions précitées, le bénéficiaire devra notamment rentrer dans l'un des cas ci-dessous :
- Un licenciement pour motif personnel (peu important le motif) ;
- Un licenciement pour motif économique ;
- Le non renouvellement d’un contrat à durée déterminée ou d'un contrat de mission ;
- La révocation d’un fonctionnaire : terme relevant du secteur public ;
- Une rupture conventionnelle.
D'autres possibilités existent pour ouvrir les droits à l'ARE, comme la démission légitime. Pour plus d'informations à ce sujet, vous pouvez vous référer à notre dossier complet relatif au bénéfice de l'ARE.
Comment calculer son allocation chômage en 2025 ?
Une nouveauté a été adoptée au 1e avril 2025 en ce qui concerne l'ARE. En effet, France Travail ne prend plus en compte le fait que les nombres de jours peuvent varier d’un mois à l’autre. En ce sens, France Travail prendra toujours en compte une base de 30 jours pour 1 mois, et ce, peu important le nombre de jour réel dans ledit mois.
Montant du chômage
La 1ère étape consiste à : trouver son salaire de référence
Avant de pouvoir trouver son salaire journalier de référence (SJR) et constater le montant de ses allocations chômage, le demandeur devra obtenir dans un premier temps son salaire de référence.
Le salaire de référence se trouve en prenant en compte les sommes perçues par le salarié durant son ou ses contrats compris dans la période de référence. La période de référence correspond à la période dite d'affiliation pour bénéficier de l'ARE. Cette période est soit de 24 ou de 36 mois, en fonction de l'âge du demandeur.
- Avant le 1er avril 2025 : s'il s'agissait d'une personne d'au moins 53 ans, le salaire de référence était pris en compte sur la période des 36 derniers mois. Pour une personne de moins de 53 ans, il était question d'une période de référence de 24 mois. Il est nécessaire de préciser ici que les éléments de rémunération pris en compte regroupent le total des rémunérations brutes perçues : salaire, prime, avantage en nature etc.
- Au 1er avril 2025 : : la période de référence est de 24 mois pour une personne de moins de 55 ans, et 36 mois à compter de 55 ans.
Avec l'exemple d'un salarié âgé de 45 ans : On utilise une période de référence de 24 mois, ce qui représente 731 jours calendaires (le 1er jour du premier contrat de travail et le dernier jour du dernier contrat de cette période) ;
Le salarié a touché durant ces 2 dernières années une rémunération brute de 72 000 euros au total, ce qui équivaut à 3 000 euros de rémunération brute par mois.
Le calcul est le suivant : 72 000 / 731 = 98,49 euros
Une fois ce montant obtenu (SJR), l’allocation journalière du demandeur pourra être calculée.
La 2nd étape consiste à : déterminer le salaire journalier de référence
Ce n'est qu'à partir de son salaire journalier de référence (SJR) que le demandeur pourra obtenir le montant de son allocation journalière chômage.
Ici, le demandeur devra prendre son salaire journalier de référence (exemple avec le montant précisé plus haut), et deux calculs pourront être utilisés par France Travail pour bénéficier de l'ARE :
- 1re option : 40,4 % du SJR + une partie fixe de 12,47 euros ajoutée ;
- 2ème option : 57 % du SJR.
A cette étape, France Travail appliquera le montant le plus favorable pour le salarié. Enfin, il est aussi nécessaire de savoir qu'un plancher et un plafond devront aussi être respectés. Par ailleurs, un simulateur est disponible sur Service-public.fr et sur France Travail.
La 3ème étape consiste à : prendre en compte la dégressivité à partir du 7ème mois
Concernant le montant de cette allocation, doit être pris en compte le fait qu'il sera fait application du système de dégresivité à compter du 7ème mois pour le demandeur de moins de 57 ans (*) qui dépasse un certain montant.
La dégressivité ne peut être supérieure à 30 % de réduction du montant de l'allocation initiale.
(*) Pour précision, au 1er avril 2025, les demandeurs d'emploi de plus de 55 ans ne se verront pas appliquer le mécanisme de la dégressivité.
La 4ème étape consiste à : prendre en compte les maximums et minimums applicables
Il est nécessaire de préciser ici qu'un minimum et un maximum concernant cette allocation chômage devront être respectés, à savoir :
- Plancher minimum : 31,97 euros (montant non applicable aux salariés en temps partiel) ;
- Plafond maximum : 75 % du salaire journalier de l'ancien travailleur, à savoir 294,21 euros brut maximum par jour.
Nouveautés liées à la réforme chômage
Attention toutefois aux durées d'indemnisation qui changent pour les demandeurs d'emploi à compter du 1er février 2023. En effet, depuis l'entrée en vigueur de la réforme sur le chômage, les durées d'indemnisation chômage sont réduites de 25 % en cas de conjoncture économique considérée comme bonne (4).
Dans le cas où la conjoncture économique est considérée comme mauvaise, les durées d'indemnisation applicables avant la réforme seront rétablies en fonction de la période d'affiliation du salarié concerné.
Le mode de calcul de l'ARE reste néanmoins inchangé pour les demandeurs.
Comment calculer son chômage après une rupture conventionnelle ?
Qu'il s'agisse d'une rupture conventionnelle, d'un licenciement ou d'une démission légitime par exemple, la méthode de calcul pour obtenir le montant de l'allocation journalière est la même.
En effet, France Travail et l’Unédic (1) n’opère aucune distinction à ce niveau. De ce fait, le mode de rupture ayant conduit un ancien travailleur à bénéficier de l’ARE n’a aucune incidence sur le montant de son allocation journalière.
Quel montant d'ARE pour un salaire net donné au 1er avril 2025 ?
Comme rappelé précédemment, France Travail vérifie si la période minimale de travail (aussi appelée période minimale d'affiliation) est respectée sur une certaine période appelée "période de référence" /"période d'affiliation". Ainsi, il sera fait application des périodes suivantes, à savoir :
- Si le demandeur a moins de 55 ans : Vérification de la période minimale d'affiliation sur les 24 derniers mois ;
- Si le demandeur a au moins 55 ans : Vérification de la période minimale d'affiliation sur les 36 derniers mois.
Avec l'exemple d'un salarié ayant une rémunération net de 1500 euros par mois, le calcul de l'ARE serait le suivant :
Ainsi, dans le cas d'un salarié qui touchait avant son inscription auprès de France Travail 1 500 euros par mois, ce dernier devra tout d'abord : trouver son salaire de référence puis son salaire journalier de référence. En sachant que le SJR est déterminé en deux étapes. Tout d'abord :
- Le total des rémunérations brutes perçues au cours des deux années qui précèdent la rupture du contrat de travail ;
- La division de cette somme par le nombre de jours calendaires compris entre le premier jour du contrat et le dernier jour du dernier contrat de ladite période.
Ainsi, dans le cas d'un ancien salarié de moins de 55 ans qui touchait chaque mois 1 500 euros net, ce qui équivaut à une rémunération brute de 1 948,05 euros environ (ce montant doit prendre en compte tous les éléments de rémunération perçus chaque mois par le salarié. Ces éléments sont ceux qui auront permis au salarié de cotiser pour son assurance chômage).
Ainsi, pour obtenir le SJR : 1500 x 24 (mois) = 36 000
36 000 / 731 (nombre de jours calendaires) = 49,24 euros (*)
(*) Ce montant représente le SJR : salaire journalier de référence du salarié à partir duquel France Travail se basera pour calculer l'allocation journalière de ce dernier.
A partir de ce SJR (49,24 euros dans cet exemple), France Travail choisit entre deux méthodes de calcul, en déterminant le plus favorable pour le salarié, à savoir :
- 1ère option : 40,4 % du SJR + une partie fixe de 12,71 euros ajoutée ;
- 2eme option : 57 % du SJR.
France Travail rappelle que cette allocation doit être proportionnelle au SJR.
Comment simuler mon ARE ?
Simulation pour le chômage : France Travail et simulateur
Il est nécessaire de savoir que France Travail (2) et Service public (3) proposent deux simulateurs permettant de calculer, en fonction de la situation du demandeur, le montant de sa future allocation journalière chômage. Il s’agit donc d’une simulation gratuite permettant d’estimer le montant prévisionnel qui sera versé au demandeur. Ces simulateurs ont donc été mis en place par les sites gouvernementaux.
Mise à jour des simulateurs
Il est à noter que les simulateurs sont mis à jour de manière régulière dans la mesure où les règles applicables aux conditions d'octroi des droits à l'ARE changent en fonction de la réglementation en vigueur et des évolutions sociétales.
Sources :
(1) : Unédic
(2) : "Estimer mes allocations - Perte d'emploi"
(3) : Service public "Estimer le montant de ses allocations chômage
Photo : Freepik