Prime de froid 2025 : droits et conditions d'obtention (température, montant, ...)
- L'article en bref
- Qu'est-ce que la prime de froid ?
- La législation en vigueur en 2024/2025
- Conditions d'obtention de la prime
- Quelle est la prime de froid pour les salariés du commerce de gros et ceux de l'industrie charcuterie ?
- Quelles sont les obligations de l'employeur face au froid ?
- Cas particuliers et situations spécifiques
Vous travaillez dans un entrepôt frigorifique, une chambre froide ou un local à basse température ? La prime de froid pourrait faire partie de vos droits en tant que salarié. Cette compensation financière, prévue par certaines conventions collectives, vise à reconnaître les conditions de travail particulières liées à l'exposition aux températures négatives.
Que vous soyez employeur ou salarié, comprendre les conditions d'attribution et les modalités de versement de la prime de froid devient essentiel pour respecter ou faire valoir vos droits.
Dans ce guide complet, nous vous détaillons les critères d'éligibilité, les seuils de température à prendre en compte et les démarches à suivre pour obtenir cette prime. Découvrez également les dernières mises à jour des conventions collectives concernées et les montants applicables selon la situation.
L'article en bref
- La prime de froid (ou bonification salariale liée au froid) n'est pas une obligation légale mais est prévue par certaines conventions collectives, notamment celle des exploitations frigorifiques et celle du commerce de gros.
- Conditions d'obtention pour les ouvriers et employés relevant du secteur des exploitations frigorifiques en 2025 :
- Travailler au moins 3h30 par jour dans le froid ;
- Être exposé au minimum 8 jours par mois ;
- Température du lieu de travail inférieure à +2°C.
- Montants de la prime pour un travail habituel dans le froid (exploitations frigorifiques) :
- 36,27 € pour une température entre -5°C et +2°C ;
- 90 € pour une température inférieure à -5°.
- Montants de la prime pour un travail occasionnel dans le froid (exploitation frigorifiques) :
- 3,59 € par jour pour un travail occasionnel (moins de 8 jours/mois) ;
- La prime s'applique à tous les types de contrats (CDI, CDD, intérim).
- Obligations de l'employeur (exploitations frigorifiques) :
- Versement mensuel obligatoire sur le bulletin de paie ;
- Mise à disposition d'équipements de protection ;
- Aménagement des postes et pauses régulières ;
- La prime est cumulable avec d'autres avantages salariaux sauf ceux ayant le même objet de compensation thermique.
- Conditions d'obtention pour les salariés relevant du secteur du commerce de gros en 2025 : pour un travail sous température négative, rémunération minimale augmentée de + 4 % du salaire conventionnel du niveau 1 échelon 1 ;
- Obligations de l'employeur (commerce de gros) :
- Versement mensuel obligatoire sur le bulletin de paie ;
- Mise à disposition d'équipements de protection ;
- Aménagement des postes et pauses régulières.
- Conditions d'obtention pour les salariés relevant du secteur des industries de charcuteries et salaisons : les ouvriers exerçant des travaux au froid de manière continue et techniciens et agents de maîtrise exerçant des travaux au froid de manière continue dans des locaux où la température est ≤ + 10 °C.
- Montants de la prime pour un travail occasionnel dans le froid (industrie charcuterie) :
- Ouvriers : température inférieure à - 5 °C : 15 %, entre -5°C et + 3 °C : 8 %, et entre + 3°C et + 10 °C 4 %.
- Techniciens et agents de maîtrise : température artificielle ambiante ≤ + 10 °C : 4 %.
- La prime ne peut pas se cumuler avec toute autre avantage déjà existant au sein de l'établissement, qu'il soit équivalent ou supérieur avec le même objet.
Qu'est-ce que la prime de froid ?
La prime de froid est-elle obligatoire ?
Contrairement aux idées reçues, aucune disposition légale ne rend obligatoire le versement d'une prime de froid. Cette rémunération supplémentaire trouve son origine dans les conventions collectives spécifiques à chaque secteur d'activité.
Les entreprises concernées doivent l'accorder à leurs travailleurs dès lors que ces derniers exercent leur activité dans une atmosphère comprise entre -5°C et +2°C, ou en dessous, sauf disposition conventionnelle plus favorable. Le versement d'un salaire minimal reste la seule obligation universelle.
Cette prime conventionnelle s'applique à tous les types de contrats, qu'il s'agisse de CDI, CDD ou missions d'intérim, sous réserve que les conditions d'exposition précitées soient remplies.
Comment avoir la prime de froid ? Les secteurs d'activité concernés :
Les exploitations frigorifiques représentent le principal secteur concerné par la prime de froid. Les usines de conditionnement et l'industrie de la salaison appliquent également cette prime pour leurs employés exposés aux basses températures.
Ainsi, les personnels ouvriers travaillant dans des entrepôts avec une température artificielle ambiante contrôlée constituent la majorité des bénéficiaires. Cette prime peut aussi s'étendre aux employés de la CCN commerce de gros, aux laboratoires pharmaceutiques et des centres de recherche manipulant des produits nécessitant une conservation à froid en fonction de la température.
La législation en vigueur en 2024/2025
Code du travail et dispositions légales
Le Code du travail ne fixe pas de seuil minimal de température pour les environnements professionnels. L'employeur a toutefois pour obligation de garantir la protection de la santé des salariés selon le code du travail, qui rappelle que ce dernier doit prendre des mesures nécessaires contre le froid ainsi que les intempéries (1).
L'aménagement des postes devient obligatoire avec l'augmentation des temps de pause et l'installation de zones chauffées par exemple.
La justification de l'exercice du droit de retrait reste possible selon les circonstances de fait, notamment quand les températures mettent en danger votre sécurité, conformément au code du travail (2).
Exemple de la convention collective exploitation frigorifique
La convention collective nationale des exploitations frigorifiques a revalorisé les montants de cette prime de froid.
À noter : Le personnel ouvrier exposé au froid plus de 3h30 par jour pendant au moins 8 jours mensuels reçoit désormais une prime forfaitaire de 36,27 € pour une température entre -5°C et +2°C.
Pour une température inférieure à -5°C, la prime atteint 90 €, soit une augmentation par rapport à l'année précédente. Un salarié travaillant occasionnellement dans ces conditions, moins de 8 jours par mois, bénéficie d'une compensation de 3,59 € par jour d'exposition.
Conditions d'obtention de la prime
Seuils de température à respecter
La prime de froid s'active dès que la température de votre environnement de travail descend sous certains seuils spécifiques. Pour une atmosphère maintenue entre -5°C et +2°C, vous êtes éligible au premier niveau de compensation. Un second palier s'applique lorsque votre poste vous expose à des températures inférieures à -5°C.
Il est donc nécessaire de vérifier sa convention collective, ainsi que les accords d'entreprise ayant pu être négociés à ce sujet !
Par ailleurs, les mesures de température doivent être effectuées par des appareils calibrés, placés à hauteur de poitrine des travailleurs. Un registre des relevés est tenu à jour pour justifier le versement de la prime, en tenant compte des variations quotidiennes.
Durée d'exposition minimale au froid
Selon la CCN des exploitations frigorifiques, pour bénéficier de la prime forfaitaire mensuelle, votre temps de travail en zone froide doit atteindre au minimum 3 heures et demie par jour, sur une période d'au moins 8 jours par mois. Ces critères sont évalués séparément pour chaque mois travaillé.
Le calcul du temps d'exposition prend en compte uniquement les périodes effectives de travail dans l'environnement froid.
Ainsi, un registre quotidien permet de consigner vos heures d'exposition, servant de base pour déterminer votre éligibilité mensuelle à cette compensation salariale.
Quelle est la prime de froid pour les salariés du commerce de gros et ceux de l'industrie charcuterie ?
CCN Commerce de gros (n°3044, IDCC 573)
La convention collective du Commerce de gros prévoit plusieurs choses en ce qui concerne le travail au froid dans le secteur des produits surgelés, congelés, glaces. En effet, il est précisé qu'en cas de travail en chambre froide à une température inférieure à -18°C, chaque salarié doit, toutes les 2 heures, passer au moins 10 minutes en atmosphère positive.
Pour ce qui est du secteur des produits surgelés, congelés, glaces, cette même CCN précise qu'en cas de travail dans une atmosphère artificielle à une température inférieure à 5°C, l'entreprise a l'obligation de fournir des vêtements de protection.
Enfin, en ce qui concerne la rémunération minimale pour le salarié dont l'activité principale s'exerce à température négative, ce dernier devra bénéficier d'une rémunération minimale augmentée de +4% du salaire conventionnel du niveau 1 échelon 1.
CCN Industrie charcuterie (n°3125, IDCC 1586)
Pour la CCN industrie charcuterie, il est précisé que les salariés concernés peuvent bénéficier d’une prime spécifique liée aux conditions de travail. Cette prime est destinée aux ouvriers, techniciens et agents de maîtrise amenés à exercer leur activité de manière continue dans des environnements froids. Elle s’applique lorsque les travaux sont réalisés dans des locaux où la température est inférieure ou égale à +10°C. L’attribution de cette prime vise à compenser la pénibilité liée à l’exposition prolongée au froid.
Quelles sont les obligations de l'employeur face au froid ?
Versement et régularité
Le versement de la prime de froid doit apparaître distinctement sur votre bulletin de paie mensuel. Votre employeur ne peut pas regrouper plusieurs mois de prime sur un seul versement, même en cas de régularisation.
Les modalités de paiement suivent le même calendrier que votre salaire principal. Une absence pour maladie ou accident du travail ne suspend pas vos droits à la prime, tant que vous remplissez les critères d'exposition sur les jours travaillés du mois.
Par ailleurs et pour information, en cas de non-versement, vous disposez d'un délai de 3 ans pour réclamer les arriérés de prime, en conservant les relevés de température et les registres d'exposition comme justificatifs.
Protection des salariés
Face aux risques liés aux températures extrêmes, vous bénéficiez d'une protection renforcée sur votre lieu de travail. Votre employeur doit mettre à votre disposition des équipements adaptés : gants thermiques, bonnets, vestes isolantes et chaussures antidérapantes.
Des pauses régulières sont obligatoires. En cas de symptômes comme des problèmes d'irrigation aux extrémités ou une sensation de froid intense, alertez immédiatement votre responsable.
Pour les postes particulièrement exposés au grand froid, l'installation de dispositifs de chauffage localisés et la limitation du travail isolé renforcent votre sécurité.
Cas particuliers et situations spécifiques
Primes de froid intérim et CDD
Les travailleurs temporaires représentent une grande partie des salariés exposés au froid en 2024 et 2025. La prime de froid s'applique dans les mêmes conditions pour tous les types de contrats, conformément au principe d'égalité de traitement.
Un bulletin de paie spécifique doit mentionner clairement cette prime pour chaque période de mission. Les agences d'intérim versent en principe la compensation entre le 12 et le 15 du mois suivant, tandis que les employeurs en CDD l'incluent plutôt directement dans le dernier salaire.
Les critères d'exposition au froid s'évaluent sur la durée totale du contrat temporaire, même pour les missions courtes. Un registre d'heures détaillé permet de justifier vos droits auprès de chaque employeur successif.
Cumul avec d'autres primes
La prime de froid se combine naturellement avec votre rémunération de base et les avantages sociaux standards. Cette compensation salariale s'additionne également à d'autres primes spécifiques mais pas avec celles ayant le même objet.
Un salarié exposé au froid peut par exemple percevoir simultanément une prime d'ancienneté et une prime de nuit, car ces dispositifs récompensent deux choses distinctes. La seule restriction concerne les avantages ayant strictement le même objet de compensation thermique.
Enfin, le montant mensuel total de vos primes cumulées reste soumis aux cotisations sociales classiques et doit apparaître de manière détaillée sur votre fiche de paie pour garantir une parfaite transparence.
Sources :